En mars, nous lancions la seconde édition du concours Des hommes qui changent, dont la mission est de souligner, célébrer et faire rayonner des initiatives d’hommes contribuant à l’adoption et à la promotion des masculinités positives au Québec.
Entre le 18 mars et le 18 mai, plusieurs dizaines de candidatures ont été déposées - par des hommes eux-mêmes ou par des personnes de leur entourage. Merci à celles et ceux qui ont déposé une candidature.
Découvrez ci-dessous qui sont les finalistes sélectionnés par le jury !
Parmi eux, 5 lauréats seront annoncés le 16 juin 2025. Restez à l'affut!
Étienne Beaumont est le vice-président de la coopérative Solidaire Vallée Bras du Nord, à Saint-Raymond. Il y porte le projet En Marche, un parcours d’accompagnement de six mois pour les 16 - 35 ans (principalement des hommes) qui invite entre autres à questionner les normes traditionnelles de la masculinité et à développer des attitudes plus conscientes, respectueuses et égalitaires. À travers un contexte de travail récréoforestier, des cercles de parole, des ateliers et des outils introspectifs, l’initiative encourage l’expression émotionnelle, l’empathie et la responsabilisation, notamment via une approche d'intervention par la nature et l'aventure.
Travailleur social, Éric Couto est impliqué au sein du CRHM depuis 2017 et en assure la direction depuis 2023. Il a alors redressé les finances de l’organisme et élargi ses services au niveau régional. Par exemple, la philosophie d’intervention SPIF promeut une masculinité qu'on dira saine, plurielle, inclusive et fluide, c’est-à-dire une masculinité antitoxique qui met l'accent sur l'entraide, la collaboration et la coopération, sans nier les différents visages de cette masculinité et les contextes dans lesquels elle évolue. En 2024, le CRHM a également développé un projet novateur en prévention du suicide auprès des hommes qui vivent de l’isolement à Montréal.
Thérapeute pour hommes et couples depuis 35 ans, Yvan Phaneuf a organisé en 2024 le colloque virtuel Nouvelle voix masculine, regroupant une vingtaine de spécialistes de la condition masculine du Québec et de l’international, issus des milieux universitaire, communautaire ou de la relation d’aide. On y abordait la vulnérabilité masculine, l’importance de sortir de la honte et du silence, invitant ainsi les hommes à conscientiser leurs défensives en relation pour s’en responsabiliser et apprendre à communiquer sans violence et sans domination, et à s’occuper de leurs besoins dans le respect de soi et des autres. Près de 500 personnes ont assisté à l'événement.
Alfredo Garcia est un immigrant arrivé au Québec il y a près de 20 ans et qui, après avoir obtenu son Barreau, s’est lancé dans ce qui allait devenir sa spécialité professionnelle: la défense des femmes victimes de violences conjugales et, plus généralement, les violences basées sur le genre. Il défend ainsi des cas concernant des mariages forcés, l’intimidation sexuelle et psychologique, le contrôle coercitif, etc. Il dirige d’ailleurs le Comité spécialisé sur la violence basée sur le genre au sein de l’Association des avocat-es en droit de l’immigration, et accueille souvent dans son cabinet de jeunes avocats pour leur montrer que le métier peut être pratiqué en suivant les principes de respect et d’amour.
Directeur général du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), Steven Laperrière se bat pour une société plus inclusive, où les personnes handicapées, notamment les femmes victimes de violence conjugale, sont pleinement reconnues et soutenues.
Il est également l’auteur de trois livres, dont La ville handicapée, un roman qui mêle humour et critique sociale mettant en scène une femme confrontée à sa nouvelle vie en fauteuil roulant.
Photographe et entrepreneur, Gilles Sigouin a d’abord créé, dans la foulée du mouvement #metoo, une exposition de photos de femmes d'affaires de la région de Chambly afin de montrer des images positives de femmes en pleine possession de leurs moyens. Cette initiative est devenue aussi un concours annuel à travers lequel 10 entrepreneures sont honorées. Le projet #EntrepreneurEs s’étend maintenant à un grand nombre de villes de la Montérégie et du Haut-Richelieu. Il met en lumière la contribution des femmes entrepreneures et reconnaît leur travail, leur participation active à nos communautés et leur apport à l’avancement de la condition féminine. D’ailleurs, les lauréates interviennent dans des écoles secondaires et l’exposition de photo fait notamment un arrêt à l’Ecole des sciences de la gestion de l’UQAM.
Samuel Tremblay et Maxime Pearson, amis d’enfance et jeunes pères, sont les co-auteurs de l’essai Papa, lève-toi! Tu es aussi bon que maman (Saint-Jean Éditeur) paru en 2024 et adapté en livre audio pour OHdio de Radio-Canada. Cet ouvrage s’inscrit dans la continuité de Nouveaux pères, plateforme créative lancée en 2018 et qui valorise l’engagement paternel, un partage plus équitable des responsabilités familiales et un meilleur équilibre famille-travail. La plateforme rejoint aujourd’hui une communauté de plus de 12 000 personnes. Avec un ton simple et humoristique, le livre et les contenus développés à travers Nouveaux pères visent à combler un vide: alors qu’il existe de nombreux livres et plateformes pour les mères, très peu s’adressent aux pères. On y aborde ainsi des sujets encore trop souvent tabous pour les hommes : accouchement, charge mentale, congés parentaux, violence conjugale, vulnérabilité, relation des pères avec leurs émotions, etc.
Pierre-Alexandre Bonin est l'auteur d'une trentaine de romans jeunesse. Dans son plus récent livre, Mathéo fait des vagues (Hurtubise), sorti à la fin de 2024, Mathéo fait son entrée au cégep et est confronté à des situations qui le font se questionner sur sa place en tant qu’homme. Comment être un bon chum pour sa blonde mal à l’aise avec les rapprochements physiques? Comment réagir face aux commentaires misogynes de ses coéquipiers de natation dans les vestiaires ?
Avec ce roman, l’un des rares au Québec à aborder le sujet de la masculinité comme thème central, Pierre-Alexandre Bonin dépeint certains comportements problématiques, mais se concentre surtout sur les solutions et sur la capacité que chacun a à évoluer, une approche efficace et nuancée qui encourage l’introspection plutôt que le jugement. L’auteur offre ainsi un modèle à la fois positif et réaliste de la masculinité, et ce à un public pour qui chaque modèle compte.
Scénariste, réalisateur et comédien, Louis-Philippe Vachon a écrit T-REX, une série de fiction jeune adulte, LGBTQ+ diffusée à Télé-Québec. Le personnage principal, Édouard (20 ans) ne répond pas aux normes populaires de la virilité, générant chez lui un sentiment d’infériorité. Au cours d’une fin de semaine au chalet avec ses deux amis d’enfance, il découvre que malgré leur affection mutuelle, ils n’ont plus d’influence positive l’un sur l’autre, chacun étant piégé dans un dangereux jeu de virilité.
Louis-Philippe Vachon dit ouvertement qu’écrire au début de la vingtaine T-REX, explicitement basée sur sa vie, l’a aidé à s’extraire de l'emprise de la virilité toxique et à se rapprocher de l’homme qu’il souhaite devenir. Son écriture s’est en outre appuyée sur de nombreuses lectures et recherches, et a compté sur le soutien de spécialistes dont Liz Plank, autrice de Pour l’amour des hommes. D'ailleurs, le titre de la série T-REX est inspiré de la théorie de Testosteron-REX de la philosophe britannique Cordelia Fine.
Professeur à l’UQAM, Francis Dupuis-Déri propose depuis plusieurs années un cours universitaire unique au Québec : Féminisme et antiféminisme, dans lequel il transmet des outils critiques pour analyser les logiques politiques du masculinisme et les formes contemporaines de l’antiféminisme. L’initiative soutient l’adoption de masculinités positives en aidant les étudiant-es à analyser les privilèges masculins, la culture viriliste et les logiques antiféministes. Les retombées se traduisent par des débats en classe, des prises de position publiques et un changement des normes implicites dans les milieux académiques et professionnels. Son approche montre qu’un homme peut contribuer à dénaturaliser les rapports de genre sans parler à la place des femmes, ni chercher à se positionner comme modèle.
Enseignant de français et d'art dramatique à l'École Jésus-Marie de Beauceville, Philippe Gobeil amène ses élèves de cinquième secondaire à réfléchir sur leur féminité et sur leur masculinité. Il utilise des extraits des livres Pour l'amour des hommes (Liz Plank) et Je serai un territoire fier où tu déposeras tes meubles (Steve Gagnon) afin d'ouvrir le dialogue entre les jeunes. Chacun des groupes de garçons et de filles présente à l'autre sa perception de son identité tout en soulignant ce qui peut peser sur elles et eux. Au final, les élèves doivent identifier une barrière imposée par leur genre et chercher une façon de s'en libérer.
Alors que la Beauce a longtemps affiché un taux de suicide des hommes parmi les plus élevés au Québec, la littérature est ici un outil permettant de déconstruire les stéréotypes genrés.
Coordonnateur et agent de mobilisation au Forum Jeunesse de Saint-Michel, à Montréal, Mohamed Mimoun utilise l’art culinaire pour sensibiliser les jeunes de 12 à 25 ans aux habiletés socio-émotionnelles. L'initiative vise en effet des jeunes confrontés à la réalité des gangs de rue, de la délinquance et des discours masculinistes diffusés sur les réseaux sociaux. À travers les ateliers qu’organise Mohamed Mimoun, les jeunes cuisinent pour des personnes en situation d’itinérance : ce faisant, ils développent leur empathie et apprennent à gérer leurs émotions et leur colère.
Également impliqué au sein de plusieurs organismes soutenant l’intégration des nouveaux arrivants, ainsi que sur le conseil d’administration de Hommes Québec, Mohamed Mimoun intervient régulièrement dans les médias et dans des documentaires portant sur les jeunes et la violence.
Massothérapeute malentendant et malvoyant, Pierre-Daniel Décarie sensibilise à l’importance du toucher dans le lien père-enfant et, ce faisant, vise à promouvoir une parentalité inclusive et sensible aux réalités du handicap. En faisant valoir ses droits pour vivre pleinement sa paternité, il est amené à partager son expérience auprès de parents vivant avec des limitations physiques ou sensorielles, des intervenants et du grand public, notamment via la production de contenus et des témoignages.
En brisant les tabous sur la paternité et le handicap et en valorisant l’autonomie, la sensibilité et l’adaptabilité, la démarche de Pierre-Daniel Décarie permet à d’autres pères de mieux s’outiller, de s’autoriser à vivre leur vulnérabilité et de créer des liens solides avec leurs enfants.
Engagé dans sa communauté à Amqui, Bertrand Martel a été bénévole au Club optimiste, président du Comité des usagers du CISSS de la Matapédia et entraîneur sportif. Dans chacun de ses engagements, il prône l’égalité et la bienveillance en soutenant jeunes et travailleurs. Brisant les stéréotypes masculins, il valorise plutôt l’écoute, l’entraide et la bienveillance. Son leadership communautaire, allant du sport aux droits des travailleurs et au bien-être des aînés, touche plusieurs générations. En 2024, il a célébré 40 ans de bénévolat, prouvant qu’un homme peut être à la fois fort, vulnérable et altruiste.
Père monoparental et organisateur communautaire au CIUSSS du Nord de l'Île de Montréal, Blaise Guillotte a su combiner son fort engagement dans sa communauté et son rôle de papa inspirant pour sa fille Florence.
Dans chacun de ses engagements, il partage des valeurs féministes, de respect d'autrui, de consentement, de sensibilité et d'ouverture d'esprit tout en respectant les particularités de chacun-e.
Chargée de projet, Centre d'excellence sur le partenariat avec les patients et le public
Administratrice et présidente, Des hommes qui changent
Directeur, Pratiques et impact social, Fondation Olo
Administrateur et secrétaire, Des hommes qui changent
Directeur général, Ensemble pour le respect de la diversité
Coach professionnelle - Leadership conscient
Administratrice et trésorière, Des hommes qui changent
Précision : Pour évaluer les candidats, le jury s’appuie essentiellement sur les informations fournies dans les dossiers de candidatures. Recevoir une distinction à ce concours ne signifie pas que ces hommes sont parfaits, mais qu’ils contribuent à développer et promouvoir des masculinités saines pour soi et pour les autres.
À noter par ailleurs que